Chez Bio Suisse: Urs Knecht, Brütten ZH, hôte de la Journée suisse des Grandes Cultures Bio

18. juillet 2016




Les grandes cultures bio sont considérées comme très exigeantes et difficiles, mais elles fournissent régulièrement de bons rendements: Comment est-ce que vous y arrivez?


Brütten est à bien 600 mètres d’altitude et nous avons des sols qui vont bien pour l'agriculture biologique – spécialement pour le colza. Ces conditions idéales nous permettent de ne presque pas avoir de problèmes de maladies ou de ravageurs. Ensuite je veille à cultiver mes champs avec soin. Je me demande comment je peux aménager la rotation culturale pour obtenir des rendements optimaux avec un travail raisonnable. Il est en outre important d’avoir de l’expérience, de bien observer les cultures et de savoir trouver les bons moments pour faire les choses. Je dois pour être juste admettre que j’apporte aux sols des éléments nutritifs sous forme d’engrais bio.

Quels sont alors les défis particuliers?


Il y a évidemment la maîtrise des mauvaises herbes, surtout le rumex et le chardon. Je dois les dompter assez pour ne pas avoir trop de travail et éviter qu’ils fassent baisser mes rendements. Il y a ensuite aussi des graminées indésirables en particulier dans le blé. Là aussi je dois arriver à garder le contrôle de manière à ce qu’elles ne nuisent pas trop aux cultures.

Voilà 14 ans que vous travaillez selon le Cahier des charges de Bio Suisse: Quelle est votre motivation pour la production biologique?


Mon but est d’obtenir de bons rendements avec le moins possible de traitements et d’engrais. C’est très délicat en bio puisque je ne peux pas simplement recourir à un pesticide pour éliminer des mauvaises herbes ou des ravageurs.

Vous accueillez sur votre domaine la 5ème Journée suisse des Grandes Cultures Bio avec la collaboration de Bio Suisse et du Strickhof: Qu’attendez-vous de cet événement unique en Suisse?


La journée du 9 juin nous permettra de montrer chez nous la diversité des grandes cultures biologiques. Vu que nous avons pu semer dans de bonnes conditions aussi bien en automne qu’au printemps, les visiteurs verront une grande diversité de cultures qui leur démontrera ce qui est possible dans la pratique. J’espère que le temps sera beau et que des centaines de personnes intéressées vont venir. De nombreux agriculteurs, aussi bien bio que conventionnels, utilisent aussi ce rassemblement pour échanger des expériences. Et cela me réjouirait bien sûr beaucoup que de nombreux collègues décident dans la foulée de se reconvertir au bio.

Où pensez-vous que les grandes cultures bio en seront en 2035?


Je vois d’une manière générale un grand potentiel pour l'agriculture biologique. Ma vision d’avenir est une Suisse Pays Bio, car cela nous permettrait notamment de nous démarquer tout en restant des pionniers qui font avancer la cause. Le chemin ne sera bien sûr pas facile – mais les perspectives sont très prometteuses dans tous les domaines.

>> En savoir plus sur la journée Grandes Cultures Bio...
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