A Peyers Possens (VD), les pois chiches des Schweizer font merveille

18. août 2020


Quelle plante légumineuse ne contient qu’un fruit par gousse, affiche des teneurs en protéines et glucides parmi les plus élevées et se plaît dans les sols pauvres et secs? Le pois chiche, bien sûr! Aujourd’hui majoritairement cultivé en Inde - qui produit les deux tiers des 9 millions d’hectares consacrés chaque année au pois chiche sur la planète – cette plante de la famille de Fabacées fait petit à petit son apparition sous nos latitudes, réchauffement climatique et changements des habitudes alimentaires obligent.
A Peyres-Possens, dans le Gros-de-Vaud, cette culture s’est parfaitement intégrée au paysage, grâce à La famille Schweizer qui en cultive depuis deux ans. « Nous cherchions à élargir notre assortiment de produits disponibles à la vente», explique Rolf Schweizer, qui co-exploite avec son fils Benjamin un domaine de 26 hectares consacré à la fois à l’élevage de moutons et de chèvres laitières, à la production herbagère et dex grandes cultures. « Nous souhaitions parallèlement répondre à la demande d’une partie de notre clientèle désirant limiter sa consommation de viande et recherchant une nouvelle source de protéines alimentaires.»
Désormais, aux champs, millet, sarrasin, lentille noire et pois chiche volent la vedette aux blés panifiables, maïs grain et épeautre. « Ces « petite graines » se commercialisent aisément en direct, sans avoir besoin de passer par un metteur en marché, a fortiori en bio. Cela correspond à notre stratégie de nous affranchir petit à petit des filières de vente traditionnelles.» Et d’un point de vue agronomique, le pois chiche, peu gourmand en éléments nutritifs en plus de résister à la sécheresse, s’avère parfaitement adapté à la culture biologique.

Le sujet de l’origine des protéines dans l’alimentation humaine préoccupe tout autant les Schweizer que leurs clients. « Mais nous ne pouvons pas pour autant nous passer d’animaux sur notre ferme, précise encore Rolf Schweizer. Ils sont nécessaires pour entretenir les herbages, qui sont eux-même précieux dans le cadre de la rotation et de la préservation des sols. En outre, les animaux apportent de l’engrais organique, et permettent ainsi de fermer les cycles naturels, ce qui est à la base des préceptes de l’agricultutre bio. »
Peu sensible aux maladies fongiques ou aux attaques d’insectes, le pois chiche se sème au début du mois de mai. « La partie la plus délicate consiste à maintenir la parcelle propre, sans trop de mauvaises herbes », résume Benjamin Schweizer. Le désherbage mécanique, indispensable en agriculture biologique, s’avère une tâche demandant beaucoup de rigueur… et un peu de chance. « Cette année, le climat sec puis humide a favorisé la levée d’adventices simultanément à la culture, regrette le jeune agriculteur. Le rendement s’en ressentira sans doute quelque peu.»

La récolte, prévue courant septembre, devrait malgré tout fournir une tonne de grains par hectare, qu’il faudra sécher et trier avant de les livrer dans les magasins en vrac d’Yvonand (VD), d’Echallens (VD) ou de Bex (VD), entre autres. « Après récolte, nos moutons viendront pâturer les résidus de culture, amendant ainsi naturellement les sols où viendront s’implanter à l’automne une nouvelle céréale panifiable. » Mais ça, c’est une autre histoire !


Claire Muller



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