Daniel Flühmann, agriculteur Bourgeon: «J’apprécie les échanges avec les gens qui mangent nos légumes»

11. juillet 2018



À Thörishaus BE, Daniel Flühmann cultive sur le domaine bio «Gumme» un quart d’hectare de légumes pour un abonnement local. La ferme se trouve en deuxième année de reconversion au Bourgeon. Il explique dans l’interview ce que l’agriculture biologique et le contact aves les abonnés signifient pour lui.

Monsieur Flühmann, pourquoi avez-vous décidé de produire selon les directives du Cahier des charges de Bio Suisse?

Nous cultivons nos légumes selon le Cahier des charges de Bio Suisse. Nous voulons avec cette reconversion au Bourgeon émettre le signal que nous pratiquons une production écologique et durable. Notre système de production va même plus loin que les normes du Cahier des charges: Nous n’utilisons pas de tourbe du tout et nous travaillons le sol aussi peu que possible.


Parlez-nous de votre abonnement de légumes. Trouve-t-on chez vous des anciennes variétés, des obtentions bio modernes, ou un peu de tout?

Nous arrivons sur l’année à une quarantaine de cultures différentes – avec des variétés anciennes et nouvelles. Ce sont à quelques exceptions près toutes des variétés à semence stable, ce qui signifie que leurs graines vont produire des plantes qui ont les mêmes propriétés que les plantes mères, ce qui est important pour la remultiplication naturelle.


Quels défis la culture biologique des légumes pose-t-elle?

Un des principaux défis est la maîtrise de la pression des mauvaises herbes. Nous passons donc la sarcleuse une fois par semaine et nous complétons le travail à la main si nécessaire. Dans la serre nous utilisons des auxiliaires qui dévorent les insectes nuisibles. En plein air nous attirons les insectes auxiliaires avec des bandes fleuries et nous ne faisons pas de traitements. Il se peut alors qu’une culture soit moins belle mais reste consommable. L’aspect visuel est surtout important au marché ou dans les petits magasins. Par contre, la plupart de nos abonnés font preuve de beaucoup de compréhension à cet égard, mais il faut pour cela entretenir un bon contact avec la clientèle.


Votre ferme fonctionne selon un concept d’agriculture contractuelle de proximité. Qu’est-ce que cela signifie concrètement?

L’agriculture contractuelle signifie chez nous que les abonnés commandent et paient leurs légumes avant qu’ils soient cultivés et récoltés. De la mi-mai à la fin novembre nous faisons des livraisons chaque semaine à une cinquantaine de ménages. Nous proposons aussi depuis novembre l’option d’un abonnement avec des légumes d’hiver, des pommes et des pommes de terre que nous organisons en partenariat avec un autre producteur. Les abonnés qui le désirent peuvent venir nous aider six matinées par saison. Leur abonnement est en contrepartie un peu plus avantageux.


Est-ce que les abonnés viennent vraiment aider au travail de la ferme?

J’apprécie beaucoup de connaître les gens qui mangent nos légumes. Environ trois cinquièmes des abonnés viennent nous aider. Les échanges avec eux sont importants pour nous. Cela nous permet d’augmenter leur sensibilité pour la production bio et de contribuer à leur faire comprendre quel travail se cache derrière les produits. Les gens nous expriment beaucoup de réactions passionnantes et même des propositions d’améliorations. Ils expriment aussi des désirs concernant les cultures et participent ainsi à la conception de notre assortiment.


Quels produits de l’abonnement sont les plus appréciés?

Ce sont certainement les carottes, les tomates, les aubergines et les pastèques. Les pastèques bio poussent sous un tunnel plastique exposé au sud et la variété a été sélectionnée pour ici. Elles sont vraiment juteuses et sucrées.


«Le bio, près de vous.» – Qu’est-ce que cela signifie pour vous?

La devise «Le bio, près de vous.» nous correspond parce que nous commercialisons tous nos produits exclusivement sur le plan local. Cette relation que nous entretenons entre la production et la consommation favorise les échanges mutuels et la compréhension des besoins individuels. Et en même temps produire bio va de soi pour nous. Nous ne voudrions pas du tout travailler autrement.

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