Chez Bio Suisse: Ruedi Glauser, propriétaire de la pépinière bio Glauser

02. octobre 2016

La pépinière bio Glauser de Noflen BE organise le 8 octobre une grande fête à l’occasion de ses 25 ans. Bio Suisse s'entretient avec Ruedi Glauser sur son expérience en tant que pépinièriste bio.

Votre pépinière est la première et la plus ancienne pépinière fruitière biologique de Suisse. Quelles sont les différences entre une pépinière bio et une pépinière conventionnelle?

C’est pour nous comme pour tous les autres producteurs Bourgeon: Toute l’entreprise est bio et nous travaillons selon le Cahier des charges de Bio Suisse. Cela signifie que nous renonçons aux produits phytosanitaires de synthèse et aux engrais chimiques. Nos cultures d’arbres reçoivent seulement du compost, des engrais verts et des engrais organiques, et nous surmenons le moins possible le sol. Notre but est que nos successeurs trouvent même après dix générations un sol qui leur permette de faire la même chose que ce que nous faisons aujourd’hui. Alors, pour que ça marche, nous travaillons avec et pas contre la nature.

Vous proposez un immense assortiment de fruits. Quel est le but premier de ce choix incroyable?

Notre motivation principale est la nature et la diversité qu’elle implique et qui est la caractéristique principale d’une ferme Bourgeon. Nos près de 1'000 variétés de fruits et de baies ont pour but de soutenir cette diversité. La richesse de notre assortiment nous permet de nous démarquer et de proposer quelque chose de spécial pour que notre entreprise soit aussi rentable. Et en plus c’est beaucoup plus beau de travailler au milieu de tellement d’espèces et de variétés différentes. Sans compter que ça plaît aussi aux clients qui viennent nous voir sur place.

Qui sont vos clients?

Nous visons tous ceux qui aiment les arbres, donc les paysagistes, les gardiens arboricoles, les agriculteurs et les privés. Ceux qui cherchent des variétés anciennes ou dotées de résistances particulières les trouveront chez nous. Nous comptons de nombreux producteurs parmi nos clients, mais ils nous achètent davantage de plantes à baies que d’arbres fruitiers.

J’ai un jardin de 150 mètres carrés et j’aimerais bien y planter quelques arbres fruitiers. Qu’est-ce que vous me conseilleriez?

Il faut d’abord savoir à quelle altitude est votre jardin, si l’endroit est ensoleillé ou dans la mi-ombre, si le sol est humide ou plutôt sec. C’est la place à disposition et l’emplacement qui déterminent si on plantera des hautes-tiges, des mi-tiges ou des basses-tiges. Ou alors plutôt des buissons? Ou peut-être une combinaison bien panachée pour avoir une grande biodiversité? Nous nous préoccuperons ensuite de vos préférences en matière se sortes de fruits et de variétés. Je suis sûr que nous trouverons ce qu’il vous faut.

Vous avez aussi créé au fil du temps un jardin de démonstration. À quoi sert-il?

e jardin de démonstration nous aide à mieux connaître les caractéristiques des différentes variétés. Il est aussi important pour nous de savoir quel goût ont les fruits. Nous devons absolument bien connaître notre assortiment pour pouvoir conseiller valablement nos clients.


Vous collaborez régulièrement avec l’Institut de recherche de l'agriculture biologique (FiBL). Pourquoi, et qu’est-ce ce que vous en retirez?

Nous travaillons avec le FiBL depuis la création de notre pépinière. Au début nous ne savions pas grand-chose sur l’arboriculture, et le FiBL nous a beaucoup aidés pour la protection phytosanitaire, la lutte contre les ravageurs ou la fumure. La question principale était et reste: Comment faire pour produire des arbres encore plus beaux? Et le FiBL nous mentionne aussi dans les fiches techniques qui sont lues par nos clients.

Comment voyez-vous l’arboriculture fruitière biologique en Suisse en l’an 2035?

L’évolution à long terme devra être une profession de foi sans compromis à l’égard du Bourgeon. C’est la seule possibilité d’offrir une véritable plus-value au consommateur. Si on se dirige vers un bio «light», le cahier des charges va s’assouplir et le bio et le conventionnel vont se rapprocher. Cela nous éloignerait de l’idée fondamentale du bio et je trouverais cela vraiment dommage.

Est-ce que vous avez un vœu à formuler à l’égard des jardiniers amateurs?

Ceux qui ont des jardins doivent utiliser le moins possible de produits phytosanitaires. Pour y arriver il faut pratiquer des cultures associées qui s’entraident de manière optimale. Et, de même que dans les cultures biologiques professionnelles – ou commerciales, comme vous voudrez, le mot magique reste toujours le même: «diversité».


Plus d'infos sur le site de la pépinière (en allemand): www.biobaumschule.ch

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