Le «Hazelburger» gagne le Grand Prix Bio Suisse

02. décembre 2020

Le Hazelburger (burger aux noisettes) est une fine tranche à base de protéines végétales du pays. «Noisettes croquantes, betteraves rouge saignantes, haricots noirs, sauge officinale», telle est la description des ingrédients qui se trouve sur Internet. C’est il y a une année que Leander Dalbert en a eu l’idée. Et voilà que le Hazelburger est déjà distingué par le Grand Prix Bio Suisse. La remise du prix s’est déroulée le 11 novembre 2020 au cours de l’Assemblée des délégués de Bio Suisse qui s’est déroulée en ligne.

Leander Dalbert a commencé en août un apprentissage agricole dans la ferme bio de Roger Gündel à Oberwil-Lieli AG. Auparavant il avait étudié en Nouvelle-Zélande les sciences climatiques, la philosophie, la politique et l’économie. Il a déménagé en Suisse à cause de sa femme, originaire de l’Oberland zurichois et avec qui il a une fille de trois ans. Il est très enthousiasmé par l’agriculture durable, et les arbres l’intéressent particulièrement. Il y en a sur le domaine du Reusshof à Niederwil AG où Leander Dalbert est aussi employé. Le chef d’exploitation du lieu, Andreas Gauch, y a un système génial de noisetiers greffés à racines profondes en agroforesterie avec taille en fuseau et filets tendus au-dessus du sol. Leander Dalbert a développé un système de distribution pour des centaines de kilos de noisettes: Elles sont vendues dans les Zero-Waste-Laden-Cafés Foifi et Zollfrei de Zürich.

Leander Dalbert voulait cependant tirer encore plus de ces noisettes. Une question le travaille: Comment pouvons-nous vivre d’une agriculture diversifiée et durable? Réponse: En misant sur la véracité des coûts et la proximité avec les consommateurs pour redonner leur valeur aux écosystèmes et proposer des produits correspondants. Il veut aussi créer des places de travail favorisant la vie familiale. Le but est d’avoir des prix équitables et jusqu’à 35 francs de salaire horaire pour les employés dans la cuisine et la logistique. Le Hazelburger, qui pèse 130 grammes, coûte donc 7.50 francs. La présidente du jury, Madeleine Kaufmann, a souligné dans son allocution que la véracité des coûts avait joué un rôle important parce que c’est un élément clé pour un système alimentaire durable


Leander Dalbert mûrit l’idée du Hazelburger depuis une bonne année dans le cadre de l’association Boimig où il a rencontré Johanna Rüegg, spécialiste des systèmes agroforestiers au FiBL à Frick. C’est dans le cadre du travail de l’association qu’ils ont développé la vision «se nourrir des arbres fait partie d’une culture alimentaire résiliente» et qu’ils font des études de marché. Il a alors fait monter à bord Alena Matzke, qui a travaillé pendant des années à l’interface entre système de santé et système alimentaire et qui conseille l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Alena Matzke a développé la recette du Hazelburger, qui est vendu soit surgelé soit frais en bocaux réutilisables et qu’on trouve actuellement chez Foifi et Zollfrei à Zürich ainsi que dans les magasins fermiers d’Andreas Gauch et de Roger Gündel. La présidente du jury, Madeleine Kaufmann: «Sa production durable et la transformation douce de ses ingrédients font du Hazelburger une véritable alternative à d’autres burgers végétariens.»
Sur le plan financier, le projet passe par une société individuelle de Leander Dalbert. Il a pris le risque avec son propre argent et des prêts de la famille. Le Grand Prix Bio Suisse, doté de 10'000 francs, arrive donc pile au bon moment comme financement-relais. Leander Dalbert aimerait maintenant créer deux emplois à mi-temps et plus tard recourir à du crowdfunding pour développer un atelier de production plus grand. L’enregistrement de la marque Hazelburger et la procédure pour l’obtention de la licence Bourgeon sont en cours.

Texte: Daniel Salzmann, rédacteur en chef du Schweizer Bauer; photos: Maya Frommelt, Bio Suisse

Article résumé, original paru dans le Schweizer Bauer du 14.11.2020

La vidéo sur le projet gagnant:

Grand Prix Bio Suisse 2020

Cette année, pas moins de 22 projets ont concouru pour le Grand Prix Bio Suisse 2020. Derrière le lauréat Leander Dalbert, la deuxième place est partagée par les projets grisonnais «Pommes de terre de montagne» de Marcel Heinrich et «Abattage à la ferme» de Georg Blunier. On trouve à la quatrième place le projet «Talents naturels» de Roland Lenz (TG) et de Bruno Martin (BE), qui est centré sur les cépages résistants aux maladies fongiques.

1ère place: Hazelburger
www.hazelburger.ch (en allemand)

 

2ème place: Pommes de terre de montagne et Abattage à la ferme
www.bergkartoffeln.ch (en allemand)
www.hof-dusch.ch (en allemand)


4ème place: Talents naturels (vins de cépages résistants)
www.weingut-lenz.ch (en allemand)
www.biovin-martin.ch (en allemand)www.stammerberg.ch (en allemand)

Informations sur le Grand Prix Bio Suisse.

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