Ferme Trolerhof: La biodiversité est utile pour l’homme et la nature

31. mai 2019


Arbre fruitiers haute-tige, haies, prairies fleuries, petites structure et jachères fleuries sont les principaux éléments d’encouragement de la biodiversité sur la ferme Trolerhof de Ruedi Weber et Adrian Muff à Menziken AG.


La ferme Trolerhof compte 39 mesures d’encouragement de la biodiversité – plus de trois fois le minimum exigé pour le label Bourgeon. La ferme bio est située sur les hauteurs de Menziken, et ses 30 hectares de surface agricole utile font partie d’une zone de détente très appréciée. «Si nous demandions une entrée, nous arriverions aux mêmes chiffres que la piscine couverte locale», affirme Ruedi Weber avec conviction. L’entretien des éléments naturels peut donc bien coûter quelque chose.


La biodiversité comme branche de production

«La biodiversité de la ferme Trolerhof a toute une histoire», explique cet agriculteur bio qui était à l’origine maître d’école primaire et historien de profession. «Avant, le petit bistrot avec jardin et le domaine agricole étaient gérés ensemble. Le restaurant s’est pourtant vite avéré plus lucratif, et les surfaces agricoles ont en partie été laissées à elles-mêmes, ce qui était tout bénéfice pour la nature.» Il mentionne comme jalon le plan d’affectation des années nonante lorsqu’il a repris la ferme qu’il habite maintenant avec sa femme et sa fille de trois ans et demi.

«Quand j’ai repris la ferme, je hurlais à la mort en voyant la multitude d’éléments naturels qui s’étaient révélés dignes de protection et qui de prime abord limitaient ma liberté entrepreneuriale», raconte Ruedi Weber, qui avait aussi été député des Verts au Grand conseil. Puis il a admis le principe que la biodiversité devienne une branche de production. Sur les hauteurs de Menziken, les kilomètres de haies et les 347 arbres fruitiers haute-tige contribuent à la beauté du paysage. Les champs qui font partie de la ferme sont çà et là joliment colorés par la flore adventice comme la nielle des blés ou le coquelicot. Dans le champ de céréale, d’innombrables abeilles volent de fleur en fleur.


217 espèces de plantes

«Le champ bourdonne», constate Ruedi Weber avec satisfaction. Un pivert vole d’arbre en arbre. Une évaluation de la biodiversité effectuée sur le domaine a montré qu’il y vit 30 espèces d’oiseaux, 10 espèces de sauterelles, 23 espèces de papillons et 217 espèces de plantes. Le Cahier des charges de Bio Suisse a été complété en 2013 par un catalogue de mesures d’encouragement de la biodiversité. Les mesures de ce catalogue étaient déjà à ce moment-là un élément inamovible du travail quotidien.

«Le Check-up biodiversité de Bio Suisse m’a cependant encore plus sensibilisé et m’a donné des idées. Et le thème de la biodiversité en a reçu nun nouvel élan», bilance Ruedi Weber. Pour favoriser les échanges entre agriculteurs, sa ferme s’est déjà mise de nombreuses fois à disposition pour des visites de terrain.


Ce n’est pas un Ballenberg écolo

«Le moment où j’ai découvert des pies grièches écorcheuses sur le domaine a été pour moi un événement particulièrement réjouissant», raconte-t-il encore. «Cet oiseau m’a montré que mes efforts pour la biodiversité portaient leurs fruits en lui permettant de vivre ici. Car beaucoup de facteurs doivent être réunis pour qu’une espèce aussi exigeante se trouve bien quelque part», explique-t-il. Ruedi Weber attache beaucoup d’importance à la biodiversité, mais aussi à la production. «Un Ballenberg écolo ne nous servirait à rien, la production est aussi importante pour permettre de s’alimenter avec des produits locaux: Mon blé permettrait à Zurich de consommer des croissants bio pendant une journée et demie par année», se réjouit-il.

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