Chez Bio-Suisse: Vigneron Bio de l’année», Jean-Denis Perrochet, Domaine de La Maison Carrée

18. juillet 2016


Photo: Alexandre, Jean-Denis et Christine Perrochet (Photo: VINUM)


Félicitations! Que signifie le titre de «Vigneron Bio de l’année» pour vous personnellement et pour votre domaine?


Nous sommes très heureux d’avoir reçu cette distinction. C’est pour nous tous la confirmation que nous avons pris les bonnes décisions au cours des 30 dernières années. Car la viticulture biodynamique n’est pas une voie facile. Cette distinction montre que cette voie peut très bien mener au succès. Et qui sait, peut-être que cela encouragera l’un ou l’autre vigneron conventionnel à se reconvertir au bio (il rit)!

Dans la viticulture bio, on cultive de plus en plus de cépages résistants aux maladies. Vous continuez avec les cépages traditionnels: Pourquoi?


Nous avons ici des terroirs calcaires qui conviennent bien aux cépages traditionnels comme le Pinot Noir, le Pinot Gris, le Chasselas, le Chardonnay ou le Savagnin Blanc – et cela depuis des générations. Nous sommes donc fortement liés par l’histoire de notre domaine. Nous avons en outre acquis au fil des ans de nombreuses connaissances en viticulture biodynamique qui nous permettent d’élever des vins pleins de finesse. Passer aux cépages résistants n’est pour le moment pas nécessaire pour nous.

Quels sont pour vous les plus grands défis à la vigne?


Il y a beaucoup de travail pour gérer l’enherbement du sol afin que le bas des ceps ait assez de lumière et que cela ne devienne pas trop humide. Nous avons beaucoup de vielles vignes dont les plantes sont toutes tordues. Le risque de les blesser avec les machines modernes est donc important. L’emploi des machines est donc limité et il reste beaucoup de travail à faire à la main. L’oïdium et les autres maladies de la vigne ne sont par contre plus vraiment un problème, nous les avons bien sous contrôle.

Et quels sont les défis dans la vinification?


La vinification biodynamique utilise beaucoup moins de soufre (les sulfites). Le soufre est tout de même autorisé et nécessaire avant la mise en bouteille pour conserver la finesse des arômes typiques de nos vins. La fermentation alcoolique et la fermentation malolactique biologique doivent être surveillées très soigneusement – le contrôle de la température est iciquelque chose de très important.

Comment voyez-vous les perspectives pour le vin bio?


Je pense que l’avenir de la viticulture en particulier et de l’agriculture en général est bio. Si la Suisse avait le courage de se reconvertir totalement au bio aussi bien pour la production que pour l’importation, non seulement cela conviendrait très bien aux structures de notre agriculture, mais cela nous propulserait au rang de modèle pour le monde entier.


En savoir plus sur le site web de Jean-Denis Perrochet...


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