La sécurité alimentaire est importante
Bio Suisse s’avoue soulagée par la décision prise aujourd’hui par le Conseil fédéral de renoncer à un contre-projet direct à l’initiative populaire fédérale de l’Union suisse des paysans. L’organisation faîtière des producteurs bio exige à sa place un «Sommet de l’alimentation» où le thème de la sécurité alimentaire sera largement discuté.
Au cours de la procédure de consultation qui s’est terminée récemment, Bio Suisse avait qualifié de superflus aussi bien l’initiative que le contre-projet puisque leurs demandes figurent déjà dans la Constitution et dans la loi. Il vaut mieux appliquer la politique agricole 14-17 – et l’améliorer si nécessaire. Elle est en effet le résultat d’un vaste compromis politique auquel les entreprises agricoles ont dû s’adapter. Ces dernières réclament maintenant de la continuité et de la sécurité d’investissement. Pour solutionner les problèmes déjà identifiés, la Confédération a en outre lancé plusieurs programmes comme par exemple le plan d'action Pesticides, la Stratégie Biodiversité Suisse ou la Stratégie nationale contre la résistance aux antibiotiques qui doivent maintenant déployer leurs effets.
Bio Suisse est cependant d’avis qu’il est nécessaire de lancer une discussion sur le thème important – aussi sur le plan international – de la sécurité alimentaire. L’initiative de l’Union suisse des paysans (USP) est cependant inadéquate pour une large discussion parce qu’elle est thématiquement trop étroite. Il faut à sa place un «Sommet de l’alimentation» qui implique largement les responsables politiques, le secteur et la population.
Bio Suisse exige que l’USP dévoile enfin les intentions réelles de son initiative. L’initiative exige en effet que le Conseil fédéral présente des dispositions légales au plus tard deux ans après son acceptation. Or l’USP ne dit toujours rien au sujet de la direction que devraient prendre les modifications concrètes de la législation.
Bio Suisse soutiendrait cette initiative si les modifications de la législation amélioraient les conditions pour un secteur agroalimentaire basé sur une production durable. Cela signifie concrètement:
• Interdiction définitive de l’ingénierie génétique dans l’agriculture
• Renforcement du soutien de la recherche, du développement, de la vulgarisation et de la formation pour l'agriculture biologique
• Lancement d’une stratégie-qualité incisive
• Augmentation de la biodiversité naturelle
• Limitation de l’utilisation des pesticides et engrais chimiques nocifs
C’est l’Assemblée des délégués de Bio Suisse qui a le dernier mot pour la position au sujet de l’initiative.