La part de marché bio continue d’augmenter

Bio Suisse a présenté à l’occasion de sa conférence médias annuelle les principaux chiffres sur le développement du bio en Suisse. Sur un marché des denrées alimentaires globalement en régression, le bio a pu progresser et se situe maintenant à une part de marché de 11.2 pourcents. Le chiffre d'affaires a légèrement diminué à 3.8 milliards de francs. Il y a actuellement 7'560 fermes certifiées Bourgeon. Avec le nouveau label «Bio Cuisine», Bio Suisse œuvre pour satisfaire le grand besoin de produits bio dans la restauration.

Les consommateurs-trices suisses ont souvent acheté des produits bio en 2022, et cela margé une augmentation du coût de la vie et une ambiance morose (crise énergétique, guerre de la Russie en Ukraine). La part de marché s’est située en 2022 vers 11.2 pourcents (2021: 10.9 %). Cela correspond à un volume de 3.8 milliards de francs. Bio Suisse explique le recul du chiffre d'affaires par la disparition de l’effet spécial dû au covid qui avait fortement fait augmenter le chiffre d'affaires. En 2019, avant le covid, le chiffre d'affaires se situait vers 3.2 milliards de francs. Avec une croissance annuelle moyenne de 200 millions de francs, le chiffre d'affaires bio suit la tendance positive à long terme. «Le bio continue de croître sans interruption», se réjouit Urs Brändli, le Président de Bio Suisse. La consommation par personne était avec 439 francs légèrement plus basse que l’année précédente.

Mutation structurelle dans le commerce

L’évolution varie selon les filières de création de valeur. Tandis que le leader du marché bio, la Coop, a fait état d’une légère régression (– 3.6 %), la Migros a pu poursuivre modérément sa progression (+ 0.9 %). Les changements les plus importants se sont situés dans le commerce bio spécialisé (– 14.5 %) et la vente directe (– 16.5 %). Les discounters ont eux aussi réalisé des taux de croissance aussi bien positifs que négatifs. Mais ici aussi le chiffre d'affaires a été supérieur au niveau de 2019 dans tous les canaux commerciaux. L’importance croissante du commerce de détail se confirme néanmoins pour le développement positif du bio. Sans les partenariats forts qui sont en place depuis de nombreuses années avec la Coop et maintenant aussi la Migros, le bio ne se situerait pas au niveau actuel en Suisse.

Creux de vague pour les reconversions

Il y a actuellement 7'560 entreprises agricoles qui travaillent selon le Cahier des charges de Bio Suisse et qui cultivent 187'090 hectares de surface agricole utile (+ 10'030 ha par rapport à 2022). La plupart des nouvelles reconversions viennent des cantons de Berne (+ 35 fermes bio), de Zurich (+ 28) et de Vaud (+ 23). Avec 64.3 pourcents, le canton des Grisons reste intouchable avec la plus grande proportion de fermes bio. Avec 1'381 fermes bio, Berne reste le canton qui en a le plus grand nombre. Dans l’ensemble de la Suisse, 17.3 pourcents des fermes portent le Bourgeon de Bio Suisse (+ 0.5 %). Avec un total net de 57 fermes supplémentaires, la croissance s’est située nettement plus haut que le niveau de l’année précédente (+ 23). Pour la première fois depuis plusieurs années, Bio Suisse cherche de nouveau activement des producteurs-trices intéressés par la reconversion au bio. Ce sont avant tout les grandes cultures qui sont très demandées. «Nous avons planifié une Offensive Grandes cultures et nous cherchons 15'000 hectares de terres ouvertes supplémentaires qui se reconvertissent au bio d’ici 2027. Cela correspond à quelque 500 nouvelles fermes bio.», explique Balz Strasser, le directeur de Bio Suisse.

Le marché pousse l’écologisation en avant

Le Conseil national a adopté il y a quelques semaines la PA22+. Les efforts pour que la durabilité soit conçue de manière plus durable n’y ont pas trouvé place. Or les problèmes exigent une action rapide et cohérente. On trouve en tête de peloton la progression du changement climatique et la perte de biodiversité. En renonçant aux pesticides synthèse et aux engrais chimiques, le bio offre des solutions éprouvées et avérées efficaces pour protéger les ressources naturelles. Et le bien-être animal fait aussi partie des principes du bio. La politique agricole est au point mort jusqu’en 2030. Il est donc d’autant plus important que les partenaires commerciaux fassent avancer l’écologisation du système alimentaire. Urs Brändli explique comment cela peut réussir: «Nos enquêtes montrent que la consommation durable est un besoin important pour les gens en Suisse. Les produits bio offrent à cet égard une réelle plus-value.» Chaque achat de produits bio contribue donc à résoudre les problèmes pressants.

Rendre la restauration bio visible

Lors de sa conférence médias annuelle, Bio Suisse a aussi présenté «Bio Cuisine», le nouveau label que la Fédération veut utiliser pour rendre visible la restauration durable et continuer de faire augmenter la part de bio dans les assiettes. On trouve derrière ce label un modèle simple défini en fonction des réalités et des besoins de la restauration. «Bio Cuisine» comprend trois niveaux et montre la proportion de produits bio et Bourgeon dans un restaurant. Bio Suisse compte d’ici trois ans sur 700 restaurants sous licence et sur un chiffre d'affaires supplémentaire de 120 millions de francs pour l’ensemble du marché bio (voir le communiqué séparé pour les détails).

4 avril 2023
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